Une statue au cœur du village.

samedi 16 juin 2007
par Patrick
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Il a l’air heureux, apaisé, des hommes qui regardent le travail accompli. A presque quatre cents ans, il rentre enfin chez lui et regarde sa baronnie de Bonrepos.

Oui ! Son canal qu’il a imaginé, conçu et construit avec ce souci constant de lui donner une « éternelle durée » !
Oui ! Ce Canal Royal des Deux-Mers, le Canal du Midi, est toujours là ! Fonctionnel et magnifique.

Monsieur le Baron Pierre Paul de RIQUET, vous pouvez être satisfait de votre œuvre ! Comme nous sommes fiers que vous honoriez notre village !

Mais pour donner vie à ce bloc de matière de deux mètres de haut pour deux cent cinquante kilos, il aura fallu toute l’expérience des ateliers de la ville de TOULOUSE.

Pour la création, car il s’agit bien d’une création, les ateliers municipaux Toulousains ont fait appel à une artiste de renom : Madeleine TEZENAS du MONTCEL.
Clin d’œil de l’histoire, elle habite depuis plus de vingt cinq ans la demeure Toulousaine de notre illustre RIQUET : l’hôtel de Penautier au 16 de la rue Vélane !

C’est là que je suis allé la rencontrer pour connaître la genèse de notre statue.

La femme d’abord.
Quatrième d’une famille de six enfants, elle remporte le premier prix de dessin des beaux Arts de Versailles.

Mais c’est bien la sculpture qui appelle Madeleine. Elle tente le concours d’entrée aux Beaux Arts de Paris et de Rome, option sculpture.
Elle est reçue à Rome et y passe une année. Elle tente à nouveau, et réussit, les Beaux Arts Parisiens qu’elle intègre pour quatre ans.

Après quelques travaux en atelier, l’amour, la famille et l’agriculture occuperont à plein temps les seize années suivantes. Six enfants et une exploitation fruitière près de MOISSAC, auront raison des journées trop courtes.

Entre 1978 et 1980 elle vit des évènements familiaux dramatiques qui bouleversent sa vie.
Une page se tourne, une autre est à écrire : Madeleine TEZENAS du MONTCEL, sculpteur.
C’est là qu’elle emménage au rez-de-chaussée de l’hôtel de Penautier.
Elle a à son actif un grand nombre d’œuvres notamment avec « les artistes de l’air et de l’espace »

Pour la statue de RIQUET, commandée par la municipalité de TOULOUSE, pas moins de huit mois de travail auront été nécessaires !

La première phase fut de s’imprégner du personnage : RIQUET ...
« Copier la statue des allées Jean JAURES [1] aurait été mission impossible : trop de détails et de dentelles. Il aurait fallu trois ans de travail ! » et d’ajouter « et puis, il a l’air d’un dandy ! Il est trop jeune. Je voulais représenter un homme mûr, content du travail accompli et en paix avec lui-même ».

La deuxième phase fut donc, en s’inspirant du modèle Toulousain, haut de quatre mètres, et d’une petite statue de trente centimètres, de créer une œuvre originale adaptée aux dimensions de notre place. Deux mètres sera la bonne proportion.
C’est à partir d’un bloc de polystyrène de deux mètres de haut et de soixante centimètres de cotés que Madeleine TEZENAS du MONTCEL donne forme au personnage. Une tâche pénible à cause des émanations toxiques dégagées : le bloc est mis en forme au fil chaud. Deux mois de labeur avec un masque de protection sur le visage !

Ensuite, par touches successives de plâtre mélangé à de l’enduit pour retarder la prise, les volumes s’affirment.
« Je ne travaille jamais un seul endroit à la fois. Si je façonne ici, je compense là pour garder un équilibre. C’est un être qui prend vie entre mes doigts ! J’ai besoin de cette relation pour créer ! »

C’est alors que les ateliers municipaux prennent le relais pour fabriquer un moule et en tirer l’ébauche définitive : un moulage de résine et de poussière de marbre. Il est creux (cinq centimètres d’épaisseur environ) sans quoi le monument pèserait plusieurs tonnes !

Vint ensuite un travail de finition. Petits détails ou imperfections de moulage. Une petite toilette de l’artiste avant la livraison finale.

Les services municipaux y ajouterons une patine avant de venir l’ériger sur le piédestal maçonné, avec des briques de NAGEN, par l’entreprise Verfeilloise de Monsieur GATTI.
« Ce socle est vraiment magnifique et je suis très contente des formes et du volume. L’ensemble est très harmonieux et met la statue en valeur ! » me précise Madeleine TEZENAS du MONTCEL.

Pour finir cet article, je voudrais dire MERCI !
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont œuvré à l’édification de ce monument.
L’art possède cette magie de faire naître l’émotion. Elle est grande, au pied de cette statue !


[1] Créée par Bernard GRIFFOUL-DORVAL au XIXe siècle.


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